L'Avesnois compte 151
communes, 96 ont possédé au minimum une brasserie.
Au début du XXème siècle, il y avait environ 240 brasseries en Avesnois.
Année |
Brasserie |
1900 |
241 |
1910 |
204 |
1920 |
106 |
1930 |
103 |
1940 |
64 |
1950 |
35 |
1960 |
18 |
1970 |
7 |
1980 |
4 |
1990 |
4 |
2000 |
3 |
2010 |
5 |
2013 |
6 |
2014 |
5 |
2015 |
6 |
2019
|
7
|
2023
|
13
|
Aprés la première guerre, elles n'étaient plus qu'une centaine, puis 35
après la
seconde guerre.
Suite aux rachats, regroupements des gros groupes
brassicoles, il ne restait plus que 4 brasseries en activité en 1973:
-La brasserie
coopérative des 3 cantons à Felleries fermée en 1984
-
La brasserie Duyck à
Jenlain
-
La
brasserie Descamps (qui deviendra la brasserie Forest puis La Glorieuse) à Monceau Saint Waast
-La brasserie Thellier
à Bavay (Fermée en 2018)
En 2023, l'Avesnois compte 13 brasseries:
-La brasserie Duyck depuis 1922
-
La
brasserie Au Baron à Gussignies depuis 1989.
-
La brasserie Dreum à Neuville en Avesnois depuis
2005.
-
La brasserie de Thiérache à Ohain depuis 2015.
-
La brasserie Saint Humbert à Maroilles depuis 2019.
-La brasserie traditionnelle de l'Avesnois à Le Quesnoy depuis 2019.
-Les 3 Brasseurs à Louvroil depuis 2020.
-La brasserie Mormal't à Englefontaine depuis 2020.
-La brasserie de Monceau-La Glorieuse à Monceau Saint Waast depuis 2021 (Ancienne brasserie Forest/Descamps).
-Brasserie des Hauts de France depuis 2021.
-Brasserie La Fraternelle à Solre Le Chateau.
-Brasserie du Gros Chêne à La Longueville depuis 2021.
-La brasserie La Pause à Bry depuis 2023.
-La brasserie
du RondBois à Aibes créée en 2013 a fermée en 2014.
L'inventaire de Mr Pierre-André Dubois et mes recherches m'ont permis
de retracer l'histoire de ces brasseries.
Pour reprendre son classement et avoir des listes
raisonnables, j'ai classé les brasseries par cantons, puis par villes.
Ci-dessous l'article de Mr Dubois sur les brasseries de
l'Avesnois paru dans la gazette des amis de la bière de 2010:
L'environnement naturel de l'Avesnois
est tout à fait spécifique vis à vis des autres contrées de notre
région. Son paysage brassicole, lui aussi, a été et reste très
original. Au début du 20ème siècle, il était déjà très
diversifié. Dans le bocage, là où sont implantés de petites brasseries
agricoles, la consommation de bière, concurrencée par le cidre, le
poiré, la frenette et une peu d'hydromel, est très faible.
Il n'en est pas de même dans le bassin industriel métallurgique de
Maubeuge ou celui textile et verrier de Fourmies. Là, se retrouve une
forte population ouvrière. Au travail, les prolétaires exposés à la
chaleur boivent de la "petite bière". Mais, pendant leurs rares
loisirs, ils aiment se retrouver, à l'estaminet. Là, dans la fumée des
pipes en terre d'Onnaing, ou des cigarettes roulées de "Semois" (de
contrebande?!) finement coupé, ils aiment "deviser" autour d'un
"quatre-au-pot" (demi-litre) de bière plus forte. Il se construit dans
ces bassins d'emploi de nombreuses brasseries modernes et importantes:
une dizaine, par exemple, à Hautmont, autant à Maubeuge où la brasserie
Dubois déclare, en 1905, la forte production pour l'époque de 20000
hectolitres. Certaines de ces brasseries adoptent la forme coopérative
dont la première, celle d'Hautmont, date de 1890.
Puis vint la guerre. A part Maubeuge,
détruit en août 1914, peu de dégâts; le front est loin. Par contre, en
1918, les allemands pillent, voire détruisent systématiquement les
sites industriels y compris les brasseries pour s'emparer des métaux,
le cuivre en priorité. Le 11 novembre 1918, le clairon Pierre Seillier
sonne le premier "cessez le feu" à la Pierre d'Haudroy, à
quelques kilomètres de Wignehies. Les brasseurs sinistrés vont être
indemnisés. Paul Courtin brasseur à Avion, créé "L'Association des
brasseurs des régions envahies" qui, avec l'appui du Professeur Eugène
Boulanger préconisera aux brasseurs de regrouper leurs dommages de
guerre et de s'associer pour édifier des brasseries modernes dites
"Réunies ou Centrales"; en général, elles ne feront pas florès. C'est
sur cette formule que s'établiront, en 1919, "les Brasseries Réunies
d'Hautmont" et les "Brasseries Réunies de Maubeuge". Cette
dernière, célèbre grâce à sa "Porter 39", est le résultat de la réunion
des brasseries Autier, Dubois-Ravaut et Damien (Elesmes).
Un élément important va favoriser le
dynamisme et la créativité des brasseurs du cru: C'est la proximité de
la frontière et le va-et-vient des populations. La Belgique était
déjà le "paradis des brasseurs" et offrait une gamme
impressionnante de bières de qualité.
Il n'y a aucune corrélation entre la
couleur de la bière et son degré de densité ou d'alcool; seulement une
coïncidence. Il se trouve que les bières les plus fortes, celles qui
étaient les plus appréciées des frontaliers français, étaient de type
scotch, porter et stout, toutes fortement colorées. Il y avait, aussi,
les bières d'abbaye souvent brunes.
Entre les 2 guerres, les brasseurs
Avesnois relèvent le défi et brassent, pour la plupart, ces bières de
prédilection. La plus célèbre réussite est, sans contexte, la "Porter 39" des Brasseries Réunies de Maubeuge. Elle
fait partie, avec le "Pelforth brune"
du Pélican (Lille) et la "Vilfort 40"
de Dubois-Vaast (Denain), du tiercé gagnant des "brunes françaises".
Remarquons que toutes trois furent conçues dans les années 30, non loin
de la frontière Belge et qu'elles sont encore brassées actuellement.
Une autre facette du dynamisme des
brasseurs du Hainaut, c'est , toujours dans le même créneau des bières
denses et colorées, la relance, dans les années 60, des "Bières de Noël"
par quelques brasseurs du Valenciennois et de l'Avesnois. Le succès fut
tel qu'en décembre 1986, lorsque notre association a organisé la
première présentation des bières de Noël, la quasi totalité des
brasseurs régionaux (14) en avaient brassé une. En 2010, ce sont 38
bières de Noël qui sont présentées dans cette Gazette.
Enfin n'est-ce pas dans l'Avesnois
que fut, au début des années 60, mise sur le marché avec succès que
l'on sait la "Bière de Jenlain", une première de la série des "Bières de Garde" qui va révolutionner l'image brassicole
de notre région ?